Les gens

Le petit traité de la réussite

Le fait est que, chacun veut réussir, gagner, s’épanouir, mais sur le nombre peu y parviennent comme ils le voudraient.  Si ce n’est une poignée de gens ayant un besoin inconscient d’échecs pour exister, nous sommes pourtant tous câblés pour la réussite.

Ça démarre pas souvent bien

Un des plus gros problème de l’humain, c’est ce putain de comportement infantile persistant qui consiste à aller chercher sa valeur, ce qu’il faut faire – et qui il est pour les cas les plus profonds – dans l’Autre. On veut pas être désagréable, mais à un moment donné, faut arrêter de prendre l’extérieur pour papa/maman, vous êtes grands maintenant.
Avant de se lancer dans quoique ce soit: coupez-vous du regard des autres. Si l’idée vous fait flipper et que vous avez bien trop l’impression de faire un saut dans un vide sans fond, dites vous que l’Autre ne sera jamais bien loin, même si ce sera probablement pour vous juger.

Qu’est ce que la réussite?

Une grande majorité des gens suivent les idées sociétales pour construire leur idée de la réussite. Idées qui ne sont pas mauvaises en soi, mais qui ne correspondraient peut-être pas/pas totalement, à une idée individuelle. Pour trouver notre idée, on n’a pas d’autre choix que de s’introspecter. Ça a l’air con posé comme ça, mais comme parfois faut 3/4h pour arriver à faire sortir quelque chose de brut à quelqu’un, ça démontre bien à quel point l’Individu est souvent délavé par l’extérieur.
Il est important d’être aligné avec sa propre conception de la réussite car le chemin qui mène à cette dernière va être parfois très pénible, et qu’on ne gagne pas quand on n’adhère pas à la cause d’une bataille, surtout quand on est plus ou moins seul.

S’autoriser à réussir

Si certaines personnes ont besoin d’échecs pour exister, d’autres vont juste se mettre des bâtons dans les roues. Volontairement ou non, elles se présentent comme des victimes: des autres, du destin, mais surtout d’elles-mêmes. Tout le monde peut se sortir les doigts. Je suis convaincue et certaine, qu’on a tous nos ressources pour évoluer à notre manière. Donc si vous apposez beaucoup de oui-mais et que vous trouvez des problèmes à chaque solutions, demandez-vous pourquoi vous vous bloquez. Les oui-mais ne mènent nulle part, c’est justement là où sont les gens qui en abusent. Si on est capable de se lever le matin en imaginant tous les scénarios pour que cette journée soit merdique, on peut aussi imaginer tous les scénarios pour qu’elle soit agréable. Dans un sens comme dans l’autre c’est le même principe à garantie égale: aucune. Sauf que pour la seconde option vous aurez une énergie bien plus intéressante.

S’affranchir de la mauvaise ambiance

J’ai des contacts éparpillés un peu partout sur le globe avec qui j’échange beaucoup, et par effet de contraste, je me rends compte qu’ici la réussite à très mauvaise presse. Plus simplement, en France, une idée populaire bien ancrée encourage à penser que ceux qui réussissent sont des pourris. Les patrons sont des profiteurs, les riches souillent la planète et ceux qui roulent en Cayenne sont des dealers 😀 . Avec ça on est bien. Il est probable que ce que je viens de dire soit partiellement vrai. Partiellement. Encore une fois, les gens voient ce qui les arrange.
Ce qui est complètement éludé est que bien souvent les dits patrons ne gèrent pas des multinationales, qu’on arrive pas là par hasard, qu’on met quelques années avant de se sortir un salaire décent voire un salaire tout court, et que la plupart des gens qui usent de ces raccourcis n’iraient certainement pas se lever le matin pour bosser gratuitement. Alors quand on finit par se payer c’est qu’on est allé le chercher (longtemps), et je pense qu’on l’a bien mérité. A méditer.

La fameuse gratitude

Très en vogue, comme beaucoup de concepts humainement très valorisants, mais pas si abordable. La gratitude est un alignement psychique sans faille, une certitude et un ressenti profond individuel. Si ce n’est pas le cas, ce n’est probablement qu’une tentative de conviction voire un effet de style.
On ne peut pas évoluer si on n’est pas aligné à 100% dans une conscience absolue des privilèges que l’on a aujourd’hui, privilèges malheureusement relégués au stade de dus voire d’acquis. Tout ce que vous avez aujourd’hui, vous ne l’aviez peut-être pas hier, et vous ne l’aurez peut-être pas demain non plus. Même chose à l’inverse. Possessions et états sont fluctuants et temporaires.
Pour évoluer, il est nécessaire de conscientiser ce qu’on a déjà, et on a toujours plein de choses positives, parce qu’on ne va nulle part en étant aigri.

La réussite n’est pas une voie toute tracée

Suivant d’où on part et ce qu’on vise, le chemin sera différent en tous points, mais quel que soit son aspect ce n’est jamais une impasse. Et comme n’importe quel projet, cela induit qu’on se prenne sporadiquement des portes dans la gueule. Ça sous-entend aussi qu’on puisse faire fausse route et/ou rebrousser chemin, qu’on réévalue certains aspects voire tout pour refaire différemment, et dans l’absolu ça prend du temps. On “contrôlera” (notion illusoire au demeurant, au mieux toute relative) une partie du process et le reste dépendra de facteurs extérieurs.
On notera donc l’importance de faire preuve d’une certaine souplesse, et d’une grande patience car…

La réussite est un long fleuve extrêmement tranquille [mais balisé d’emmerdes]

Peu importe dans quoi on choisit de se lancer, c’est toujours trop long. Tellement que parfois, voire souvent, on finit tous par se demander si ce qu’on fait sert vraiment à quelque chose. A ce stade l’erreur la plus commune est la dispersion ou l’étayage d’annexes autour du projet, souvent nourris par des moteurs nuls tels que le doute, la gêne ou la culpabilité. Les annexes peuvent éventuellement être admises comme des passes-temps tant qu’elles ne prennent pas trop de ressources, en dernier recours si vraiment vous n’arrivez pas à vous retenir.
Le mieux étant peut être de faire preuve de discipline et de ne pas perdre de vue votre objectif. Vous aurez parfois l’impression d’être mono-maniaques mais ça aussi, c’est temporaire.

Ne comptez que sur vous

Étant entourée de beaucoup de chefs – et cheffes – d’entreprises on est tous d’accord pour dire qu’être au commande c’est être seul. Même si ça peut avoir l’air un peu flippant pour certains, dans la pratique c’est la chose la plus rassurante qui soit. Effectivement, l’intervention extérieure est souvent synonyme d’emmerdes. Et on est encore une fois tous d’accord pour admettre préférer ne pas dépendre des autres tant cela peut mener à des comportements aliénants (rappeler 10 fois une personne qui ne fait pas son boulot par exemple) et des pertes de temps massives.
Être seul c’est vouloir bien faire ce qu’on doit faire, ce n’est pas prétentieux c’est juste qu’on n’a pas le choix. Gardez en tête que la plupart des gens n’ont pas ce niveau de conscience professionnelle.

Entourez-vous bien

J’en ai déjà parlé donc je vais être brève. La création d’une réussite génère des fossés aux visages variés. Acceptez de vous départir des personnes qui tirent dans le sens contraire de votre dynamique. Les amis et les amours c’est comme le reste ça va ça vient et si je dis ça c’est que j’ai moi-même partiellement fait cette erreur. Certes, ça n’a pas modifié le résultat de ce que j’ai entrepris, mais ça m’a bien compliqué la tâche.
A contrario je ne dis pas qu’il faille que l’entourage nous porte, si déjà personne ne fait chier, c’est bien. Ceux qui ne sont pas capables de suivre votre mouvement ne seront pas capables de tenir une fois que le mouvement sera fait. Sans jugement.
Entourez-vous de personnes bienveillantes, compétentes et si elles ont de l’expérience c’est bonus. Les relations ne font pas tout, mais elles peuvent être aidantes sur plein de plans.

Le “facteur chance”

La notion étant relative ce qui est considéré comme une chance par certains ne l’est pas nécessairement pour d’autres. Qui plus est, chaque facteur chance va avec quelques facteurs emmerdes.
Je ne pense pas que la chance existe en tant que telle, je pense surtout qu’il faut savoir faire preuve d’opportunisme. Je sais que le mot est souvent assimilé à quelque chose d’un peu pourri mais rien ne vous oblige à écraser les autres pour arriver à vos fins. A un moment donné, si tu crées pas ton opportunité et que t’attends qu’un truc (quoi?) te tombe dessus je pense que tu peux attendre longtemps. Ça sent un peu l’idée de refuser d’aller au bout de ce qu’a commencé car dans tous les cas ne rien faire, c’est déjà échouer.

La réussite grâce au virtuel

Il y a quelques années on pouvait s’appuyer sur le virtuel pour construire une réussite. Aujourd’hui le seul modèle qui a de beaux jours devant lui est OnlyFan et c’est très bien si c’est ce que vous visez. A côté de ça, on voit de magnifiques étoiles filantes, qui s’imposent massivement pendant quelques mois et disparaissent tranquillement avant d’être remplacées. C’est bien si vous ne souhaitez pas rester dans le game, moins si vous visez une réussite pérenne.
Les réseaux sociaux sont clairement surcotés pour se lancer, d’un côté car une grande partie de la population attend du concret et que de l’autre on a une masse de feignasses coincées dans les RS qui ne passeront pas la barrière du réel. C’est bien d’y être présent, sans que cela ne devienne une perte de temps. Après, à voir selon le projet.
Concentrez vous sur des actions concrètes et réfléchies.

Et si ça marche pas?

Déjà quand on se lance dans quelque chose c’est un peu dommage de commencer par s’imaginer que ça ne va pas fonctionner. Si ça arrive, vous verrez sur l’instant les nouvelles choses à mettre en place. En attendant, gardez votre énergie pour ce que vous voulez réaliser et ne vous polluez pas avec des scénarios imaginaires.
Avant de statuer que ça ne fonctionne pas il faut passer en revue chaque action et comment chacune ont été menée. Recommencer s’il y a des lacunes ou abandonner celles si ça n’apportent rien. Bref, on réajuste. C’est en faisant des erreurs qu’on apprend, et on en fait tous pleins. Si tout le monde avait baissé les bras à la première difficulté (ou aux suivantes d’ailleurs), ou au premier “échec” comme les gens aiment à dire, autant vous dire qu’on devrait encore taper sur des cailloux pour faire du feu. Une fois pour toutes: faire une erreur ou se tromper n’est pas un échec. Le seul échec qui existe est de ne rien faire.
Et si ça ne fonctionne vraiment pas pour de vrai, et bien vous n’êtes pas condamnés à ne faire qu’une chose dans votre vie, et on peut tous rebondir. Plus tard, mieux ou autrement, parce que quand on veut on peut et on pourra. Et si ce que je viens de dire vous agace, alors ne tentez rien vous n’êtes pas faits pour ça 😉 .

Les pervers narcissiques sont-ils devenus légion?

Quelle merveilleuse idée que de commencer par la conclusion: non, les pervers narcissiques ne sont pas légion, par contre il me semble évident que ce pléonasme (très agaçant au demeurant bordel sachez-le) est devenu comme bien d’autres termes, un abus de langage.

 

Une chiée d’articles sont disponibles sur des sites très grand public, et ceux que j’ai lus sont plutôt pertinents, mais il y a au moins deux caractéristiques qui ne peuvent être ignorées à leur sujet. La première est que ces sites emploient des personnes et doivent générer des revenus, en conséquence de quoi il faut glaner le maximum de trafic pour rentabiliser leur existence et user des stratagèmes les plus poncés pour ce faire. Pour n’en citer que quatre: un titre racoleur, une information tronquée pour créer du sensationnel, des généralités pour que le plus de gens possible se sentent concernés et si possible le-témoignage-de-Sonia, victime-d’un [ex-] mari-PN. Après avoir faire des recherches, la plupart des personnes qui ont écrit ces articles ne sont pas des professionnelles en psyché humaine et si c’est le cas, elles ne feront que ce qu’on leur demande sans approfondir. Ce que je comprends totalement.
Grâce à toutes ces personnes qui ont fait la moitié du travail sur lequel je babille aujourd’hui, je considère que vous savez de quoi il est question.

 

Une chose à prendre en compte immédiatement quand on reçoit quelqu’un qui vient d’être quitté, c’est son prisme émotionnel. Un phénomène de dramatisation très courant se produit durant les premières séances, surtout si les événements sont récents et que la personne est encore en train de patauger dans des émotions fortes et désordonnées. A ce stade, l’ex est dans la plupart des cas, décrit•e volontairement ou non comme un•e pervers•e narcissique puisqu’il/elle jouit clairement de nombre de comportements abjectes. Une fois le trop plein vidé, on accède enfin à un matériel plus fidèle à la réalité des événements ce qui écarte dans 99% des cas l’hypothèse que l’ex était PN ou manipulateur.
Se place ici le biais de conviction, de plus en plus fréquent ces deux dernières années, épine dans le pied du déroulé thérapeutique. La personne, convaincue que l’autre était PN, cherche plus ou moins subtilement à nous entrainer dans son discours. Heureusement c’est assez simple et rapide à statuer pour pouvoir reprendre une direction efficace car ce comportement est un précieux indicateur sur ce qui doit être travaillé chez la personne.

Et finalement, reste un indiscutable 1%. C’est peu et beaucoup trop. Je ne peux que citer Macron pour l’occasion: à ce stade “nous sommes en guerre”. Non pas contre les démons de la personne (une promenade de santé dans le contexte), mais bien contre le/la PN car s’il y a une chose a affirmer, c’est que personne ne croise la route d’un tel individu sans que sa vie ne devienne un enfer. Et ça va bien au-delà de votre ex qui vous casse les balls pour récupérer ses baskets ou la garde des gosses.

 

Je sais que ça ne fait pas plaisir à tout le monde de l’entendre mais nous avons toutes et tous des comportements potentiellement toxiques ou perçus comme tels par les autres. Nous avons nos façons de faire, nos particularités, nos valeurs, nos convictions, et nos subtilités dans notre aménagement (raisonnable) du bien et du mal, et les autres ont tout ça aussi, en différent. Factuellement, bien souvent, nous ne nous accorderons pas et nous ne nous comprendrons pas, ou pas sur tout. C’est bien moins embêtant que les difficultés que cela génère mais une certaine connaissance de notre Être, sans nécessiter une aliénation de notre personnalité ou de notre comportement peut nous aider à faire des choix judicieux dans notre existence. Après il est évident qu’avant ça nous apprenons comme les dignes humains que nous sommes, en faisant “des erreurs” comme diraient certains donc en nous frottant aux mauvaises personnes, mauvaises personnes POUR NOUS, car il n’existe pas plus de personnes toutes blanches que de personnes toutes noires et celles qui ne fonctionnent pas avec nous ne vont pas obligatoirement dysfonctionner avec d’autres.

 

Aujourd’hui, les pervers narcissiques sont considérés comme une catégorie largement répandue de prédateurs implacables et si bien embusqués que vous ne pourrez leur échapper. Limite c’est une malédiction, limite si ce ne sont pas des être surnaturels de malveillance. De mon point de vue je pense que le concept est ridiculement surcoté.
1. Ils ont effectivement une capacité d’emmerdement colossale, stratosphérique et sans limite. Et je pèse mes mots.
2. Nous sommes tous en capacité de dégager rapidement quelqu’un qui nous provoque volontairement des inconforts, et personne ni les pervers narcissiques ne pourront lutter contre ça (même s’ils peuvent potentiellement essayer très fort, cf 1).
3. Ils sont extrêmement rares.
Gardez-ça en tête.
Le terme pervers narcissique est également devenu un joyeux fourre-tout, on n’y met les personnes violentes physiquement, les patron•ne•s caractériel•les, les collègues bipolaires, les prédateurs sexuels et j’en passe. Clairement, faut arrêter de tout mélanger même si tout cela reste emmerdant, inacceptable et est parfois la résultante d’un trouble ou d’une maladie mentale.
Statistiquement parlant, les probabilités sont plus nombreuses de tomber sur:
– Une personne qui a un tableau valoriel différent et incompatible avec le notre
– Une personne avec ses propres troubles générant des comportements pathologiques mais non reliables à la perversion narcissique
– Une personne maladroite, narcissique ou encore égoïste voire même juste qui s’en branle et peut-être même tout ça à la fois.
La perversion narcissique n’est pas qu’un état de fait ni qu’un cumul de faits, c’est aussi et surtout une manière de faire.

 

Ce que l’on doit comprendre concernant les ruptures, c’est qu’il n’y a pas de bonne manière de rompre, et encore moins de bonne manière de se faire quitter, le bas blesse car la personne qui quitte le fait pour des raisons qui lui sont égoïstement bonnes ce qui n’est pas recevable pour statuer d’une perversion. Et le bas blesse encore plus car la personne quittée souffre, et qu’elle attend inconsciemment une réparation au moins partielle dans l’articulé de la rupture, mais je n’ai jamais eu vent d’une manière de rompre ayant cette propriété, ni personnellement, ni professionnellement.
Dans le monde des personnes équilibrées, on quitte parce qu’on [se] le doit, non par plaisir car on n’aime pas faire du mal aux gens, surtout pas à ceux qu’on a aimé. Chacun fait donc avec ses ressources et chacun aura sa tartine chiante à avaler pour différentes raisons, car quoi qu’on puisse penser: chacun son fardeau à s’occuper tôt ou tard.

 

C’est donc un panel d’éléments qui induisent les gens à penser ou se convaincre qu’ils ont été (et sont, du coup) victimes d’une personne PN, mais ces autres gens maladroits, narcissiques, égoïstes, manipulateurs et pathos (que nous sommes tous à divers degrés), ne sont pas, dans la plus grande des majorités, des pervers narcissiques.
A t-on réellement besoin d’un élément de cet ordre pour appuyer le fait qu’on est [déjà] en train de gérer quelque chose de difficile? A quoi sert cet écran de fumée dramatisant si ce n’est à maintenir un lien déjà détruit et à éviter les vraies choses à réfléchir.
Quand on connait les conséquences, gravissimes, du passage d’un pervers narcissique dans la vie d’un individu, on peut considérer que c’est une chance d’avoir un espace de tranquillité pour se reconstruire même si, la situation n’en reste pas moins compliquée et douloureuse.

Écolo, le nouveau bouclier du pingre?

Ça fait un moment que je m’interroge sur le sujet car après quelques rencontres je me suis dis que putain quand-même à force on tient un truc. Il va sans dire qu’aucun procès ne sera fait ici, je n’ai rien contre les gens qui ont des principes écolos bien au contraire car très objectivement ce n’est pas grâce à moi et à ma trottinette électrique que la planète sera sauvée. Du coup ces gens sont très utiles, quoiqu’un poil énigmatiques.

Pour commencer j’ai cru remarquer que chacun a sa conception de l’écologie, qu’elle parte de la mère de famille très écolo qui fait 150km en Dacia diesel parce qu’elle consomme bio et responsable en achetant local tous les week-ends, au type du coin fier de tout mettre en œuvre pour vivre en autonomie car c’est le seul modèle écolo viable (bisou le Cantal, tmts). Mais tout cela reste anecdotique dans ce qui m’intéresse précisément aujourd’hui puisque ce n’est finalement pas le sujet. Excusez mon trouble de l’attention qui m’a fait dévier de mon objectif, entre tout à l’heure et maintenant j’étais en train de détailler cette horrible plante artificielle Ikea qui traine sur mon étagère. Le fait est qu’aussi moche qu’elle puisse être, je l’aime bien.

 

Je voulais parler de ces autres “écolos”.
Bien-sûr qu’on a tous des fringues depuis des années, pour des raisons diverses et peut-être colorées ou simplement parce qu’elles sont en très bon état et qu’elles nous vont encore. Mais quand-même au bout d’un moment c’est compliqué de dire que tu milites contre cette société qui consomme trop et que de toute façon t’aimes le vintage pour justifier ce blouson de cuir complètement limé. Surtout quand tu cumules les mandats et qu’en plus, donc, tu ne chauffes pas l’hiver parce que c’est bien pour les défenses immunitaires et que le gaz/bois/l’électricité ça pollue. Tout pollue mon chat, tout même ton cul, ça va sembler choquant peut-être mais dans la théorie un bon écolo est apparemment un écolo… Mort.
Évidemment ça roule en vieux van/utilitaire. Pour des soucis écologiques encore puisque fabriquer des voitures ça pollue alors que les vieux véhicules non et puis ils aiment la récup’. Ça fabrique des meubles en palettes quand c’est un peu doué (ou pas d’ailleurs) de ses dix doigts, ça achète sur Vinted, une des rares fripe locale très réputée dont l’empreinte carbone est proche du 0 comme son service clients on le sait. Quand ça sait rien faire ça récupère les vieux meubles à droite à gauche et ça va faire les brocantes… En vélo on l’espère, au pire ça commande sa bouilloire sur Amazon parce qu’elle était moins chère (12€) ni-vue ni-vue. Bref, d’accord.

 

C’est en creusant un peu que ça se complique, comme souvent.

 

C’est à dire que quand tu sens que la personne freine des quatre fers pour une sortie parce qu’elle doit prendre sa charrette alors que d’habitude, ça ne lui pose aucun souci de covoiturer dans une autre voiture que la sienne, même électrique car ça ne pollue pas (l’empreinte carbone de la fabrication de cette voiture providentielle a priori là on s’en zguèg’). Que quand c’est son tour d’organiser un apéro la plupart des produits de marques de distributeurs sur la table sont périmés mais que ça ne lui pose aucun problème de boire et manger chez les autres des produits de grandes marques (très peu polluants on le sait). Que quand elle doit, comme tout le monde, payer sa part au resto et que tu vois sur son visage une expression potentiellement approchante de celle provoquée par une sodomie surprise sur un objet non-adapté au moment de sortir sa carte bleue pour régler 30 balles… Cumulé au reste, est-ce vraiment une question d’écologie?

Ce qui est un peu inattendu, c’est que les faits relatés ici, ont tous sans exception, été observés chez des personnes qui ont une situation professionnelle correcte et qui donc gagnent bien leur vie. Chacun choisit de dépenser son argent comme il l’entend, être économe oui, choisir ses postes de dépenses évidemment, et encore une fois ce n’est pas le sujet. Par contre est-ce que l’écologie ne serait pas une planque de pinces? Moi je me demande…

Vous n’avez plus les bons réflexes

Je suis une personne sympa.
… Je vous vois vous marrer au fond bande de fripouilles 😉 .
Non mais en fait c’est vrai je suis sympa, et ça surprend bien trop de gens, dans le bon sens et dans le mauvais car je n’ai ni retenue ni principe quand j’ai des raisons de mordre.

 

Dans un monde biberonné à Disney où les méchants sont entièrement méchants et les gentils totalement gentils (encore que ça a tendance à se niveler timidement? J’évite Disney), les gens ont tendance à ranger les autres dans la case la plus pratique. Toujours. A cause de ça, et peut-être de la bible aussi, il leur est malheureusement très compliqué d’admettre qu’une personne peut être gentille mais pas tout le temps, ou méchante mais pas que. On remarque qu’aucun effort lexical n’est fait aujourd’hui. C’est ainsi mes Michelines, on a la flemme, peut-être même qu’on fera des fautes à tire-larigot pour pimper tout ça.

 

A part avec les gens à qui “j’en dois une”, je suis sympa avec tout le monde et franchement ça se passe très bien. C’est même agréable d’être une personne sympa, c’est léger, ça donne l’opportunité à l’Autre d’être dans la même dynamique ou pas, puisque l’Autre fait bien ce qu’il veut et que dans l’absolu on s’en zguègue. Et je ne me force pas à être sympa car je ne sais pas me forcer à quoique ce soit, à moins d’avoir des raisons vraiment valables de le faire et il y en a [eu] excessivement peu. Me forcer me coûte un effort de malade, vraiment vous pouvez même pas imaginer je m’en roulerais par terre en hurlant… Peut-être pire même. D’ailleurs je ne force pas les gens non plus, ça passe parfois pour du je-m’en-foutisme mais c’est juste que comme j’attends rien, je les laisse faire. Je n’ai pas d’exigences les concernant, si ce n’est qu’ils soient déjà ce qu’ils sont, et ce sera très bien.

 

Si la plupart du temps on rencontre des gens sympas, certains ont la particularité de profiter de notre gentillesse et là… Ça couine.
Ça couine déjà pour les personnes qui utilisent la gentillesse comme protection: ne sachant pas gérer les conflits ils les évitent, et ne voulant pas de problèmes non plus elles utilisent cette caractéristique comme bouclier et finissent simplement se faire chier dessus. Et quand on est juste sympa et pas caché derrière une façade gentille, ça couine chez les autres.
Je n’ai aucune difficulté à être sympa car je le suis, ni difficulté à être désagréable car je le suis également. Si tu prends les jours où je suis vraiment mal virée, personne n’a de passe-droit pour m’approcher, mais comme j’en ai conscience j’évite tout contact. Encore faut il que les gens arrivent à le comprendre et ça c’est une autre paire de manches. Dans tous les cas, mes comportements sont la résultant de comportements extérieurs, partant de là: pas de feu pas de fumée.

 

Et c’est toujours un grand moment quand on vrille.

 

 

Je suis convaincue qu’on est tous sympas jusqu’à ce qu’on nous donne des raisons de ne plus l’être et que tout individu, aussi gentil et adapté socialement soit-il, devient nettement moins agréable dès qu’on franchit ses limites. Je ne fais pas exception à la règle et bien trop souvent, je suis… Étonnée de provoquer tant d’étonnement.

Parfois on ne se comprend pas, et si ça peut nous amener à des situations nulles, c’est pas non plus la peine d’en chier une pendule… Surtout quand je vois la taille de la mienne. Parfois t’es vraiment face à quelqu’un qui pense que l’élastique de la sympathie est éternel et qu’il peut tirer dessus indéfiniment. Au pire, s’il venait à se rompre c’est un élastique gentil. Jusqu’à ce qu’il claque pour de vrai et qu’il lui revienne dans la tronche là “t’es vraiment une personne bizarre” variante “tu n’es pas qui tu prétends être”, genre il l’a pas vu venir et il n’y est pour rien bien-sûr.
Y a rien de bizarre, jamais, y a que des choses qu’on ne connait/sait pas ou qu’on ne cherche pas à comprendre. Du reste on ne peut pas se sentir concernée par ce que les gens pensent que l’on est. Perso je ne prétends rien: j’ai la flemme donc je suis.
L’effet de surprise, puisqu’être quelqu’un de sympa qui finit par ne plus l’être après qu’on lui ait donné des bonnes raisons est une surprise a priori, est amplifié par le fait que – je m’en rends de plus en plus compte – je ne me perds plus en blabla. Je dis ce que j’ai à dire comme je l’ai toujours fait, mais je ne lance pas de warning, je ne laisse rien sur les réseaux, je ne cherche plus depuis longtemps à réorienter l’Autre quand ça part en couille. Je cherche juste à comprendre, quand ça en vaut la peine. Quand c’est vrillé, c’est vrillé et si la personne en face projette sa connerie sur moi, ça ne fait que consolider ma position, position qu’elle-même m’avait indiquée d’ailleurs.

 

Est-ce que la gentillesse est une faiblesse? Non, elle ne coûte rien quand c’est un choix, mais ce n’est pas un bouclier. Est-ce que les gens sont sympas pour tromper les autres? Non plus. Mais si un jour ça vous arrive de prendre un vieux retour de bâton que vous n’avez pas vu venir, c’est peut-être qu’à un moment donné vous étiez trop auto-centrés pour ne pas évaluer les risques de vous le manger.

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