Le petit traité de la réussite

Le fait est que, chacun veut réussir, gagner, s’épanouir, mais sur le nombre peu y parviennent comme ils le voudraient.  Si ce n’est une poignée de gens ayant un besoin inconscient d’échecs pour exister, nous sommes pourtant tous câblés pour la réussite.

Ça démarre pas souvent bien

Un des plus gros problème de l’humain, c’est ce putain de comportement infantile persistant qui consiste à aller chercher sa valeur, ce qu’il faut faire – et qui il est pour les cas les plus profonds – dans l’Autre. On veut pas être désagréable, mais à un moment donné, faut arrêter de prendre l’extérieur pour papa/maman, vous êtes grands maintenant.
Avant de se lancer dans quoique ce soit: coupez-vous du regard des autres. Si l’idée vous fait flipper et que vous avez bien trop l’impression de faire un saut dans un vide sans fond, dites vous que l’Autre ne sera jamais bien loin, même si ce sera probablement pour vous juger.

Qu’est ce que la réussite?

Une grande majorité des gens suivent les idées sociétales pour construire leur idée de la réussite. Idées qui ne sont pas mauvaises en soi, mais qui ne correspondraient peut-être pas/pas totalement, à une idée individuelle. Pour trouver notre idée, on n’a pas d’autre choix que de s’introspecter. Ça a l’air con posé comme ça, mais comme parfois faut 3/4h pour arriver à faire sortir quelque chose de brut à quelqu’un, ça démontre bien à quel point l’Individu est souvent délavé par l’extérieur.
Il est important d’être aligné avec sa propre conception de la réussite car le chemin qui mène à cette dernière va être parfois très pénible, et qu’on ne gagne pas quand on n’adhère pas à la cause d’une bataille, surtout quand on est plus ou moins seul.

S’autoriser à réussir

Si certaines personnes ont besoin d’échecs pour exister, d’autres vont juste se mettre des bâtons dans les roues. Volontairement ou non, elles se présentent comme des victimes: des autres, du destin, mais surtout d’elles-mêmes. Tout le monde peut se sortir les doigts. Je suis convaincue et certaine, qu’on a tous nos ressources pour évoluer à notre manière. Donc si vous apposez beaucoup de oui-mais et que vous trouvez des problèmes à chaque solutions, demandez-vous pourquoi vous vous bloquez. Les oui-mais ne mènent nulle part, c’est justement là où sont les gens qui en abusent. Si on est capable de se lever le matin en imaginant tous les scénarios pour que cette journée soit merdique, on peut aussi imaginer tous les scénarios pour qu’elle soit agréable. Dans un sens comme dans l’autre c’est le même principe à garantie égale: aucune. Sauf que pour la seconde option vous aurez une énergie bien plus intéressante.

S’affranchir de la mauvaise ambiance

J’ai des contacts éparpillés un peu partout sur le globe avec qui j’échange beaucoup, et par effet de contraste, je me rends compte qu’ici la réussite à très mauvaise presse. Plus simplement, en France, une idée populaire bien ancrée encourage à penser que ceux qui réussissent sont des pourris. Les patrons sont des profiteurs, les riches souillent la planète et ceux qui roulent en Cayenne sont des dealers 😀 . Avec ça on est bien. Il est probable que ce que je viens de dire soit partiellement vrai. Partiellement. Encore une fois, les gens voient ce qui les arrange.
Ce qui est complètement éludé est que bien souvent les dits patrons ne gèrent pas des multinationales, qu’on arrive pas là par hasard, qu’on met quelques années avant de se sortir un salaire décent voire un salaire tout court, et que la plupart des gens qui usent de ces raccourcis n’iraient certainement pas se lever le matin pour bosser gratuitement. Alors quand on finit par se payer c’est qu’on est allé le chercher (longtemps), et je pense qu’on l’a bien mérité. A méditer.

La fameuse gratitude

Très en vogue, comme beaucoup de concepts humainement très valorisants, mais pas si abordable. La gratitude est un alignement psychique sans faille, une certitude et un ressenti profond individuel. Si ce n’est pas le cas, ce n’est probablement qu’une tentative de conviction voire un effet de style.
On ne peut pas évoluer si on n’est pas aligné à 100% dans une conscience absolue des privilèges que l’on a aujourd’hui, privilèges malheureusement relégués au stade de dus voire d’acquis. Tout ce que vous avez aujourd’hui, vous ne l’aviez peut-être pas hier, et vous ne l’aurez peut-être pas demain non plus. Même chose à l’inverse. Possessions et états sont fluctuants et temporaires.
Pour évoluer, il est nécessaire de conscientiser ce qu’on a déjà, et on a toujours plein de choses positives, parce qu’on ne va nulle part en étant aigri.

La réussite n’est pas une voie toute tracée

Suivant d’où on part et ce qu’on vise, le chemin sera différent en tous points, mais quel que soit son aspect ce n’est jamais une impasse. Et comme n’importe quel projet, cela induit qu’on se prenne sporadiquement des portes dans la gueule. Ça sous-entend aussi qu’on puisse faire fausse route et/ou rebrousser chemin, qu’on réévalue certains aspects voire tout pour refaire différemment, et dans l’absolu ça prend du temps. On “contrôlera” (notion illusoire au demeurant, au mieux toute relative) une partie du process et le reste dépendra de facteurs extérieurs.
On notera donc l’importance de faire preuve d’une certaine souplesse, et d’une grande patience car…

La réussite est un long fleuve extrêmement tranquille [mais balisé d’emmerdes]

Peu importe dans quoi on choisit de se lancer, c’est toujours trop long. Tellement que parfois, voire souvent, on finit tous par se demander si ce qu’on fait sert vraiment à quelque chose. A ce stade l’erreur la plus commune est la dispersion ou l’étayage d’annexes autour du projet, souvent nourris par des moteurs nuls tels que le doute, la gêne ou la culpabilité. Les annexes peuvent éventuellement être admises comme des passes-temps tant qu’elles ne prennent pas trop de ressources, en dernier recours si vraiment vous n’arrivez pas à vous retenir.
Le mieux étant peut être de faire preuve de discipline et de ne pas perdre de vue votre objectif. Vous aurez parfois l’impression d’être mono-maniaques mais ça aussi, c’est temporaire.

Ne comptez que sur vous

Étant entourée de beaucoup de chefs – et cheffes – d’entreprises on est tous d’accord pour dire qu’être au commande c’est être seul. Même si ça peut avoir l’air un peu flippant pour certains, dans la pratique c’est la chose la plus rassurante qui soit. Effectivement, l’intervention extérieure est souvent synonyme d’emmerdes. Et on est encore une fois tous d’accord pour admettre préférer ne pas dépendre des autres tant cela peut mener à des comportements aliénants (rappeler 10 fois une personne qui ne fait pas son boulot par exemple) et des pertes de temps massives.
Être seul c’est vouloir bien faire ce qu’on doit faire, ce n’est pas prétentieux c’est juste qu’on n’a pas le choix. Gardez en tête que la plupart des gens n’ont pas ce niveau de conscience professionnelle.

Entourez-vous bien

J’en ai déjà parlé donc je vais être brève. La création d’une réussite génère des fossés aux visages variés. Acceptez de vous départir des personnes qui tirent dans le sens contraire de votre dynamique. Les amis et les amours c’est comme le reste ça va ça vient et si je dis ça c’est que j’ai moi-même partiellement fait cette erreur. Certes, ça n’a pas modifié le résultat de ce que j’ai entrepris, mais ça m’a bien compliqué la tâche.
A contrario je ne dis pas qu’il faille que l’entourage nous porte, si déjà personne ne fait chier, c’est bien. Ceux qui ne sont pas capables de suivre votre mouvement ne seront pas capables de tenir une fois que le mouvement sera fait. Sans jugement.
Entourez-vous de personnes bienveillantes, compétentes et si elles ont de l’expérience c’est bonus. Les relations ne font pas tout, mais elles peuvent être aidantes sur plein de plans.

Le “facteur chance”

La notion étant relative ce qui est considéré comme une chance par certains ne l’est pas nécessairement pour d’autres. Qui plus est, chaque facteur chance va avec quelques facteurs emmerdes.
Je ne pense pas que la chance existe en tant que telle, je pense surtout qu’il faut savoir faire preuve d’opportunisme. Je sais que le mot est souvent assimilé à quelque chose d’un peu pourri mais rien ne vous oblige à écraser les autres pour arriver à vos fins. A un moment donné, si tu crées pas ton opportunité et que t’attends qu’un truc (quoi?) te tombe dessus je pense que tu peux attendre longtemps. Ça sent un peu l’idée de refuser d’aller au bout de ce qu’a commencé car dans tous les cas ne rien faire, c’est déjà échouer.

La réussite grâce au virtuel

Il y a quelques années on pouvait s’appuyer sur le virtuel pour construire une réussite. Aujourd’hui le seul modèle qui a de beaux jours devant lui est OnlyFan et c’est très bien si c’est ce que vous visez. A côté de ça, on voit de magnifiques étoiles filantes, qui s’imposent massivement pendant quelques mois et disparaissent tranquillement avant d’être remplacées. C’est bien si vous ne souhaitez pas rester dans le game, moins si vous visez une réussite pérenne.
Les réseaux sociaux sont clairement surcotés pour se lancer, d’un côté car une grande partie de la population attend du concret et que de l’autre on a une masse de feignasses coincées dans les RS qui ne passeront pas la barrière du réel. C’est bien d’y être présent, sans que cela ne devienne une perte de temps. Après, à voir selon le projet.
Concentrez vous sur des actions concrètes et réfléchies.

Et si ça marche pas?

Déjà quand on se lance dans quelque chose c’est un peu dommage de commencer par s’imaginer que ça ne va pas fonctionner. Si ça arrive, vous verrez sur l’instant les nouvelles choses à mettre en place. En attendant, gardez votre énergie pour ce que vous voulez réaliser et ne vous polluez pas avec des scénarios imaginaires.
Avant de statuer que ça ne fonctionne pas il faut passer en revue chaque action et comment chacune ont été menée. Recommencer s’il y a des lacunes ou abandonner celles si ça n’apportent rien. Bref, on réajuste. C’est en faisant des erreurs qu’on apprend, et on en fait tous pleins. Si tout le monde avait baissé les bras à la première difficulté (ou aux suivantes d’ailleurs), ou au premier “échec” comme les gens aiment à dire, autant vous dire qu’on devrait encore taper sur des cailloux pour faire du feu. Une fois pour toutes: faire une erreur ou se tromper n’est pas un échec. Le seul échec qui existe est de ne rien faire.
Et si ça ne fonctionne vraiment pas pour de vrai, et bien vous n’êtes pas condamnés à ne faire qu’une chose dans votre vie, et on peut tous rebondir. Plus tard, mieux ou autrement, parce que quand on veut on peut et on pourra. Et si ce que je viens de dire vous agace, alors ne tentez rien vous n’êtes pas faits pour ça 😉 .

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