Depp vs Heard

Je viens de terminer la série disponible sur Netflix Depp vs Heard et clairement je ne pouvais pas ne pas réagir. Je ne suis pas là pour alimenter le débat. J’étais pas là, ni durant leur vie de couple, ni pendant le procès, je ne connais pas ces gens et plus simplement j’en ai rien à braire. Donc si vous voulez mon avis, il n’y en a pas.

Je ne comprends pas qu’on puisse rendre public un procès concernant des faits ayant eu lieu dans la sphère privée, même de deux personnalités publiques, et je comprends encore moins l’attitude du tout-venant qui s’est roulé dans l’affaire sur la seule base de l’affection portée à un acteur. C’est de ça dont il va être question d’ailleurs, et ça risque d’être moche.

On a tous entendu parler de ce procès, et si ce n’est pas le cas, on a au moins vu passer des vidéos représentants Amber sur les réseaux. Je n’ai pas suivi le déroulé à l’époque, par contre je me suis bien aperçue que la pauvre meuf était tournée en ridicule à tous les niveaux. Sans aller chercher nécessairement plus d’infos car j’ai d’autres choses à faire dans ma vie, ça m’avait fait penser au lynchage en règle de quelqu’un qui avait attaquée la mauvaise personne. En considérant le sujet et la période, ça m’a tristement étonnée.

 

C’est-à-dire que j’aimais à penser qu’à notre époque on faisait preuve de bienveillance dans ce type d’affaires, étant donné que n’importe qui devrait être largement sensibilisé aux diverses problématiques rencontrées par les victimes souhaitant se faire entendre, comme par exemple celle où la dite victime doit prouver qu’elle a vraiment été victime. Car oui, rien que ça est une problématique.
Pour travailler tous les jours avec des personnes victimes de divers comportements… J’observe qu’il est toujours très fastidieux de coincer un agresseur (ou une agresseuse, d’ailleurs), à moins qu’elles ne se soient retrouvées à l’hôpital avec de très sérieuses blessures (et encore…!). Les “petites” violences, celles qui ne nécessitent que peu de soins ne sont souvent pas prises en compte comme elles le devraient (même par les victimes qui ont cette tendance à les minimiser), et les violences psychologiques sont presque impossibles à prouver. Quand on connait le parcours des victimes, leur psychologie et ses mécanismes, quand une se décide à parler dites vous bien qu’elle a un putain de courage: pour tout ce que ça lui coute, mais aussi pour ce que ça va lui couter qui peut être pire que ce qu’elle a déjà vécu.
Les victimes savent qu’elles prennent le risque de voir leur parole remise en cause, d’être ridiculisées, et même d’être rendues responsables de ce qui leur est arrivé, d’ailleurs c’est ce qui se passe le plus souvent quand la procédure n’aboutit pas plus simplement au non-lieu. Étant donné la difficulté pour amener des preuves flagrantes et la capacité sociétale à minimiser les faits, on sait bien que “parole contre parole” donne rarement gain de cause à la bonne personne.
Beaucoup reculent évidemment, mais qui aurait envie de mentir pour subir tout ça? Je ne dis pas que les coups montés n’existent pas, mais je suis peu convaincue qu’il y en ait autant qu’on se plait à nous le servir. Et puis je sais pas… Un coup monté devrait bien porter son nom, c’est étonnant qu’il y ait tant d’échecs.

 

Je pensais aussi qu’il y avait un fond d’authenticité et de sincérité, derrière ce néo-féminisme bruyant et tout aussi sélectif dans ses combats et qui fait beaucoup parler de lui depuis quelques années… Nan j’déconne.
On pourrait se dire que c’est le documentaire qui est monté de manière à ce qu’on pense que beaucoup de femmes se foutent volontairement de la gueule d’Amber. Sans même savoir ce qu’elle avait réellement vécu, mais dans les faits c’est juste vraiment ça: un lynchage. Après il est possible que toutes les femmes ne soient pas sensibles aux causes féminines, encore emprisonnées dans le carcan du patriarcat qui nous divise. Ou alors qu’encore au niveau intellectuel de la pintade de salon, elles se soient juste faites leur propre avis sur une histoire qui ne les regardaient pas dans une ignorance incontestable. Ou peut-être était-ce juste l’envie de faire des vues ou du like sans effort ni discernement.
Dans tous les cas je pense qu’un doigt est pointé sur ce qui couille, en plus de la justice.

 

Le fait que ce soit Depp, a exacerbé des comportements féminins assez typiques, archaïques et peu glorieux, un festival de gourdes qui minaudent parce qu’elles aiment un acteur, envers et contre tout. Palme pour celles qui font ça en intellectualisant maladroitement la démarche bordel vous ne trompez personne même avec vos lunettes sur le nez. Ambiance 12ème siècle, toutes les femmes du village se rallient aux mâles suite aux accusations contre la boulangère d’avoir montré un peu trop de cheville au forgeron pendant la fête du salsifi, ou l’art de se torcher le cul et de montrer un asservissement complet à l’homme. Pécheresse va.

Chez les femmes, il semblerait qu’on manque d’instinct de conservation du groupe, ce qui peut partiellement s’expliquer de part le fait qu’historiquement parlant, nous avons toujours été en compétition les unes avec les autres.
En tant que personne de moindre importance aux yeux de la société, la femme a toujours du aller chercher l’attention des mâles pour exister, sa valeur étant d’ailleurs réduite à ce fait: sa capacité à capter l’attention masculine, ce qui existe encore puisque l’apparence physique demeure le produit d’appel prédominant dans l’exercice. Encore aujourd’hui, beaucoup de femmes mettent tout en œuvre pour aller chercher cette attention afin de s’accorder une valeur, consciemment ou non.
L’estime de soi étant une caractéristique plutôt essentielle à une existence de qualité et les vieux schèmes ayant la peau bien dure surtout quand ils perdurent depuis des siècles, celles qui n’arrivent pas à glaner cette attention peuvent se sentir en danger (même si ça n’a plus lieu d’être aujourd’hui, on parle bien de schèmes), alors la guerre est déclarée d’une manière ou d’une autre aux femmes qui, a priori, réussissent mieux dans l’exercice. Une guerre prenant plusieurs formes, et qui peut se manifester des manières les plus basses qui soient dès qu’une brèche se forme. Et pour le coup, on ne verra jamais une si belle cohésion, des femmes si soudées et fédérées que quand elles doivent faire la misère à une autre. Rassemblement qui disparait d’ailleurs aussi vite qu’il se forme, dès lors que la cible a bien été éliminée.
Au 21ème siècle on en est encore là putain. Ça fait des phrases sur la charge mentale et ça veut déconstruire les mecs MAIS ON EN EST ENCORE LA PUTAIN.

 

 

Vous savez quoi? Il reste gavé de combats à mener pour la cause féminine, en plus de celui de pas être obligé de s’épiler ou les autres batailles de feignasses dont on se cague bien sec. Peut-être que quelques vilains hommes viendront nous mettre des bâtons dans les roues… Mais entre celles qui se disent féministes alors que ce qui les anime n’est qu’un grief personnel contre “les hommes” – pas toutes, pétez un coup – et des nullardes québlo dans l’histoire dans nos rangs… Je sais pas qui des hommes ou des femmes vont être les plus handicapants dans le process.
Que les mâles dominants se rassurent, l’avènement des femmes ou même l’égalité, c’pas pour demain parce que pour avancer, va falloir que certaines comprennent d’où elles viennent et ce qu’elles doivent changer, elles aussi.

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