Les raisons de mon silence sur AudiaXNet

Il est temps pour moi de vous expliquer ce qui se passe en arrière-plan, de manière plus détaillée que je ne l’ai fait lors du Q&A.
Je sais que j’ai mis un certain temps, mais j’avais besoin de rassembler mes idées pour être claire et si possible: concise… Sur ce fait je sais d’emblée avant d’entamer ce post que ce ne sera pas le cas :D.
Je vous embarque donc, dans la chronologie de mon cheminement ces dernières années.

Un modèle économique outre-dépassé

AudiaXNet a toujours été un site partiellement payant, et avant toute chose, je remercie immensément les personnes qui m’ont permis de manger durant toutes ces années. J’espère avoir créé un contenu à la hauteur de vos attentes.
Avant que les réseaux sociaux ne prennent tant de place, le modèle économique du site perso payant, pour celleux qui l’ont expériencé entre 2000 et environ 2013, était vraiment viable. Tellement qu’on a vu débarquer tout et n’importe qui dans le game. Beaucoup s’y sont essayé.e.s, peu, ont réussi, peu ont perduré, et quelques un.e.s n’ont pas su quitter le navire avant qu’il sombre dans les limbes de l’oubli au profit donc, des réseaux sociaux.
Je suis extrêmement fière d’avoir fait partie de cette aventure, humainement et techniquement parlant, c’est un des projets qui m’a appris le plus dans plein de domaines et je mesure à quel point ce savoir m’est utile aujourd’hui. J’ai toujours été seule derrière la partie technique et la partie créative, j’ai toujours été totalement autonome et tout ça me donne une capacité de rebond et de renouvellement incroyable. Encore une fois merci à toustes, sans vous, j’aurais jamais eu de moteur assez puissant pour faire tout ça.
Sauf qu’à un moment, quelle que soit la quantité d’énergie investie (et pour le coup il y en a eu énormément!) dans quelque chose, quand ça bat de l’aile, il faut savoir passer à autre chose. Si je n’ai pas souffert financièrement de ce fait car entre temps j’ai lancé une nouvelle entreprise, affectivement (?) ce fut plus difficile. Mais je l’ai fait.

… Et quel dommage!

Oui. Car la fin du site perso, payant ou non, la fin des blogs car plus personne n’a envie de lire, signent la fin de la découverte virtuelle de l’Autre.
Je suis très triste de ne plus découvrir l’univers d’autres gens, de ne plus me promener sur des sites travaillés aux gouts des humains qui sont derrière. Autant d’univers visuels qui rendaient le paysage d’Internet inspirant et intéressant, c’était extrêmement motivant.
Avant, gérer un site était un savoir-faire, presque réservé à celleux qui se donnaient les moyens ou qui avaient les moyens. Certes il existait déjà quelques CMS, encore fallait-il savoir les installer/configurer et ce n’était pas si facile que ça l’est maintenant. Aujourd’hui il en existe un pléthore, très simples à mettre en œuvre avec en plus une petite marge de manœuvre dans la personnalisation. Or la plupart des gens ne se donnent pas les moyens d’aller au delà de ce qui est instantanément à leur portée donc Internet est uniformisé de la manière la plus vulgaire qui soit. Je sais, qu’il faut mettre l’accent sur le contenu, mais doit-on, disparaitre totalement derrière ce dernier? Ce qui reste d’internet est devenu pompeux, si on ne regarde pas le logo en haut de la page, on ne sait plus si on est sur un blog ou sur un site marchand.
Se placent ici les réseaux sociaux ou chacun peut s’inscrire en deux clics. Sans surprise ces réseaux sont devenus the place to be, et là, on ne peut pas faire plus uniformisé. C’est peut-être comme ça mais c’est dommage car l’ampleur est telle qu’ils ont éclipsé, Internet.

Une période de reconstruction

Alors que tout était devenu flottant ici pour les raisons sus-citées, fin 2016, on diagnostique un cancer très agressif à ma mère et après moins d’une année à se battre, elle décède. L’ayant accompagnée dans cette épreuve, ma présence à ses côtés m’a fait presque disparaitre d’internet. Poster sur Instagram ne nécessitant pas d’implication particulière.
Il m’arrivait de parler d’elle sur mon blog, et je me suis laissée dire que c’était comme si vous la connaissiez un peu. Vous avez été nombreux à être présent.e.s dans cette période, je vous remercie encore une fois. Comme toutes les personnes exposées publiquement je reçois beaucoup de merdes qui me laissent clairement indifférente, par contre, même si je ne réponds pas toujours, je n’ignore jamais vos interventions positives et bienveillantes, qui me touchent d’ailleurs beaucoup.
S’en suivie une période de deuil, extrêmement compliquée car c’était ma mère et que nous avions une relation très forte. Bien-sûr que c’était une connasse (mais pas que!), mais moi aussi (mais pas que!), et on s’aimait très fort comme ça. J’ai eu la mère la meilleure du monde, dans tout ce qu’elle a fait de bien et de moins bien. Presque 5 ans plus tard, même si elle me manque toujours, ce n’est pas la douleur qui me fait dire ça.
J’avais déjà perdu des personnes dans ma vie, mais là, j’étais dans le dur. Et dans toutes les facettes que ce deuil à pu prendre (et prend encore), le déroulé fut chaotique. Si on sait que quand une personne décède les choses ne sont plus jamais les mêmes, on oublie de dire que nous aussi, on change. Même si ça a l’air très théâtral, je suis née une seconde fois. Je suis presque encore ce que j’étais, en pire et en mieux, et il fallait que je me reconnecte à moi pour savoir quelle direction prendre et comment, à tous les niveaux.

Les perturbations annexes

Je n’ai jamais fait partie des dramaqueens qui suppriment leur site pour un oui ou pour un non. Peu importe ce qui s’est passé dans ma vie, AudiaXNet était toujours online car je n’ai jamais compris l’utilité de supprimer son site quand quelque chose, qui n’a souvent rien à voir, ne va pas.
Pourtant, pour la première fois en 2020, j’ai deleté AudiaXNet de mon serveur jusqu’aux bases de données. Je ne vais pas cacher qu’une personne m’a indirectement convaincue que tout ce que je faisais sur mon site ne servait à rien, fait pour moi totalement faux au demeurant, mais sans être influençable, pour que je passe à l’acte, c’est que ça a dû me parler.
C’était peut-être extrême, peut-être qu’il y avait une meilleure façon de faire ou tout du moins une façon qui m’aurait pris moins de temps pour tout remettre en place, mais avec du recul, c’était exactement ce qu’il fallait faire quand-même.
AudiaXNet est parti… Et sont tombées d’innombrables (vraiment!) réactions de la part de ses visiteurs. Après tant d’absence, je ne m’y attendais pas. Je peux comprendre que quand un site qu’on visite régulièrement depuis 20 ans disparait, ça puisse faire un petit vide. Par contre je n’avais pas anticipé que ça puisse produire cet effet avec AudiaXNet. Ça aussi, c’était très touchant. Que les gens viennent ici pour des bonnes ou des mauvaises raisons, ça change pas que le résultat est le même: ils y viennent à un moment donné. Bref, j’ai pris note.
Est-ce que je pensais ne jamais revenir sur la toile au travers d’un site perso? Pas forcément, mais ce n’était pas exclu. Fallait juste que je trouve la motivation pour revenir et il me fallait donc un but.

Un retour “stratégique”

Tout va très vite sur Internet, mais ce qui prend du temps (parfois beaucoup), c’est de se faire connaitre.
Je roule sur mes acquis depuis 22 ans, et je ne suis partie de rien. La manière dont je me suis faite connaitre (malgré moi) ne mérite aucune gloire puisque j’étais la personne la plus odieuse que vous pouviez croiser sur Caramail. C’était tellement gros qu’on a pensé que j’étais un mec, ou que je n’existais simplement pas, pendant que d’autres pensaient que j’étais une légende urbaine (tellement flatteur lol). C’était le point de départ, ça n’a pas duré longtemps et heureusement ce n’est pas du tout ce qui m’a aidé à faire évoluer ma présence virtuelle. Quoiqu’il en soit… Bah fallait bien commencer par un bout.
AudiaXNet avait une forte audience pour ce qu’il était. Audience qui a naturellement et progressivement diminuée au fil des mois d’inactivité. J’en avais conscience sans voir les chiffres qui ne m’intéressaient plus du tout, et ça m’allait.
Dès lors qu’AudiaXNet a été offline, le compte à rebours à commencé. Plus les jours passaient, plus le retour allait être compliqué. Je n’en avais rien à foutre. La notoriété ou sa perte n’était pas un souci, une notoriété sans consistance ne m’intéressait et ne m’intéresse pas et si j’ai réussi une fois à me faire connaitre j’y arriverai à nouveau une seconde fois dans tous les cas. Encore une fois, il me fallait un but et je ne savais pas s’il y en aurait un. Mais contre toute attente, un but se profilait déjà sans forme exacte. Objectivement, je gardais au chaud un œuf sans savoir ce qu’il y avait dedans, et ça a duré longtemps.
En laissant le passé et toutes ces considérations derrière, je me suis aussi et surtout beaucoup demandée si j’en avais envie, tout simplement. Ça m’a pris une vie, mais la conclusion, fut que oui.
Oui MAIS pas comme avant, ou pas tout à fait. C’est à ce moment là qu’AudiaXNet est revenu, sans grands changements. Juste pour dire je suis là et je vais claquer des culs.

La suite de ce post sera publiée le 5 mars 2022.

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