L’art de tout dire sans rien dévoiler sur les réseaux

Il y a beaucoup d’interrogations plus ou moins directes quant à mon utilisation des réseaux sociaux, a priori énigmatique (?), j’ai donc décidé d’en dire un peu plus aujourd’hui.

Un peu d’histoire

Ça fait 22 ans que je suis exposée sur la toile, ce qui peut sous-entendre que ma vie l’est également. Durant cette période on peut distinguer plusieurs phases de partages, parfois qui peuvent sembler jusqu’au-boutistes.
Au départ j’ai commencé avec un blog, et la lapidation publique pour “narcissisme honteux” qui est allée avec (c’était le premier blog français après tout), jusqu’à ce que ces petites gens aient l’opportunité de créer leurs Skyblogs quelques années plus tard pour calmer leurs frustrations. A peu près dans le même temps, des cameras pouvaient streamer chez moi de jour comme de nuit. En gros… J’ai fait un business très rémunérateur de ma vie, et peut-être de ma personne, et c’était finalement aussi simple que confortable puisque même si tout n’était pas exposé, je n’ai jamais joué un rôle, j’avais juste à Être. Je passe toute la période Pole Dance Shows où là je me gavais vraiment de tunes alors que j’étais vraiment nulle! 😀 A ma décharge je débutais, j’ai beaucoup progressé depuis, hors caméras lol. Du coup si un jour je sais pas quoi faire j’en referai peut-être, avec mon niveau et les moyens mis en œuvre qui ont carrément évolué ça pourrait vraiment être beau, mais je vais attendre un peu.
Entre tout ça sont arrivés les réseaux sociaux. D’abord Twitter puis Facebook, et plus récemment Instagram.

Les réseaux sociaux: un piège

La manière de partager sur un site est différente de celle de partager sur les réseaux.
Avant de publier sur notre site, le contenu est préparé, travaillé et peut-être réfléchi. Sur les réseaux, ça prend 10 secondes de publier n’importe quoi n’importe comment.
Si j’étais plutôt calme (…) sur Twitter, c’est complètement parti en vrille sur Facebook, et tout est, et reste droit sur Instagram parce que quand j’ai créé mon compte, j’avais déjà appris de mes conneries.
Aujourd’hui je suis à nouveau active sur Twitter et rien ne dépasse. Pour l’instant. J’ai un compte Facebook car j’ai des pages pro mais n’y vais que pour changer ma PP car c’est clairement devenu un truc de boomers sans intérêt. Quant à Insta, je l’utilise à peu près de la même manière que mon site.
Je suis tombée dans le piège de l’immédiateté des réseaux, sans regret car on s’est bien marré, mais comme je dis toujours: les blagues les plus courtes sont les meilleures. Aujourd’hui, l’immédiateté et/ou la spontanéité ne représente qu’environ 20% de mon activité.

Et pourquoi donc?

A cause des gens putain!
Après 22 ans de présence virtuelle, je jure que les gens ont la capacité d’être une nuisance pour plein de raisons. Plein de raisons que j’ai déjà évoquées et approfondies et sur lesquelles je ne reviendrai pas (sauf demande expresse. Vous avez le droit. Ça me fera plein de sujets!). Cela ne concerne pas tout le monde, juste une poignée, mais cette poignée bien patho a une capacité sensationnelle à générer des emmerdes et je n’ai, toujours, ni temps ni envie de gérer la misère morale de la populace.
A cause de l’investissement personnel chiant pour créer du contenu
Étant photographe je sais que quand on prend des photos on ne profite pas de l’instant et qu’on ne garde aucun bénéfice de l’événement ou du lieu. Et c’est bien con. C’est un fait dont je m’accommode dans l’aspect pro de la photo, mais ce n’est plus envisageable depuis quelques années dans ma sphère perso. Ça et l’organisation que la création de contenu nécessite. Clairement j’ai pas toujours envie de m’embarrasser de caméras/drones/trépied/appareils/prout. J’ai fait des tonnes de choses dont je n’ai jamais parlé ici ou ailleurs, je les ai vécues et ça me va tout à fait. C’est le but de toutes activités finalement: les vivre et en profiter.
Par simple envie de protéger ma vie
J’en ai parlé dans une de mes vidéos, malgré tout ce que j’ai pu partager en 22 ans, je reste parfaitement opaque sur certains aspects de mon existence. J’ai ouïe dire sur Pinterest, et j’ai parfaitement le droit d’avoir des sources douteuses 😀 , que les gens ne peuvent pas détruire ce qu’ils ignorent ou un truc dans le genre. Ça a fait écho chez moi car j’ai compris bien vite et à mes dépends, que tout le monde n’est pas bienveillant.

La définition d’objectifs, ou pas

Pour quoi partage t-on? Que partage t-on? Dans quel but? Quelle est notre relation avec les réseaux sociaux? Qu’est ce que cela nous [r]apporte?
En soi, tout est envisageable et tout se fait. Partager sur un sujet précis, une thématique, Internet est d’ailleurs devenu très friand de spécificité. On peut partager de manière parfaitement spontanée tout ce dont on a envie et c’est OK dans l’absolu, comme on peut partager pour des raisons professionnelles ou peut-être même juste pour le plaisir de partager. Ou bien, on peut ne pas avoir besoin de ça voire s’en détacher complètement.
C’est ce que j’ai choisi de faire.
Je n’ai jamais eu besoin (jusqu’ici en tous cas) de communiquer pour mon activité professionnelle sur les réseaux, et je n’ai pas envie que les dits réseaux prennent une place excessive dans mon quotidien alors, je poste du contenu.

Tout dire en ne dévoilant rien sur les réseaux

Je poste du contenu car c’est ce qui va potentiellement amener les gens à s’intéresser à ce qui se passent ici en respectant mes limites.
Pas d’effet d’annonce
Bien-sûr que notre joie à l’idée de partir sur une ile paradisiaque, de participer à un event ou d’entamer un nouveau projet est débordante, mais est-ce nécessaire d’en informer la planète avec tous les désagréments que cela pourrait générer? Absolument pas. Mener à bien un projet, c’est travailler dessus, pas en parler.
Une immédiateté optionnelle
Je ne poste que très peu à l’instant T ce qui ne m’empêche pas que capturer certains instants, sans pression. Cette façon de faire permet de réfléchir à ce qu’on va vraiment poster, comment et quand. Et comme je peux tout aussi bien publier quelque chose dans l’immédiateté si j’en ai envie, l’effet et que finalement, personne ne peut être certain de ce que je fais. On peut poster un selfie pris au boulot, alors qu’on sirote tranquillement un vin californien sur un rooftop à NYC (attention au décalage horaire quand-même si vous faites ça).
Les ellipses
Qui sont un effet d’annonce sans en être un, très utiles quand on ne peut pas se retenir de partager quelque chose à venir (ça arrive nous sommes humains)! Les gens aiment bien donner leur avis, ça peut être une interaction sympa et instructive de leur demander ce qu’ils pensent de votre future voiture/moto ou de votre prochain appart, même si ça n’aura aucun incident sur la suite. Après, on n’en parle plus et on laisse éclore le projet tranquillement pendant qu’ils se feront leur propre idée. Est-ce que ça s’est fait ou pas? Vous seuls savez, eux, verrons peut-être un jour, ou pas, vous n’avez pas de compte à rendre.
Le flou sentimental
Un point d’orgue: gardez les relations amoureuses privées. Et ce n’est pas tant que tout va bien que vous dégusterez les inconvénients de cet étalage mais quand ça se terminera (et ça se termine souvent). Du coup, à moins que cela vous soit égal de prendre des piqures de rappels en vous justifiant de cette rupture auprès d’inconnus sur une longue période en plus de gérer votre deuil, aucun problème. Le cas échéant, il vous restera toujours la solution éprouvée depuis 2002 de mettre votre blog en hiatus et de passer vos comptes sur les réseaux sociaux en privé, ce qui ne trompe personne, avant de revenir dans votre version 2/3/4/5/6.0.
Et quand on en a marre…
Il m’arrive de me couper des réseaux pendant plusieurs semaines sans que personne ne s’en rende compte, et ça me fait des vacances 😉 . Pour se faire, il existe des gens super sympas qui sont community managers. Vous fournissez votre contenu à l’avance et ils prennent le relai sur les publications et sur les likes. Ce n’est pas un service gratuit, mais ça vaut clairement le prix que ça coute!
Une condition sine qua non
Pour que tout ça fonctionne au mieux, et pour que votre contenu garde un semblant d’intérêt, gardez toujours une base vraie. Les gens en vacances h24 coiffés au millimètre qui chient jamais ne trompent personne et je ne sais même pas si ça fait encore rêver quelqu’un, si ce fut un jour le cas.

Conclusion

Peut-être que mon approche semble brutale voire totalement artificielle. Peut-être même qu’on pensera qu’au final ma démarche est malhonnête, mais dans les faits tout ça n’est principalement que de la désynchronisation.
Je ne m’invente pas une vie, je ne joue toujours pas un rôle, quand on me pose une question je réponds (quand je vois le message) et je n’ai pas de compte à rendre, je partage juste du contenu parce que j’aime bien. Les gens qui ne me connaissent pas/plus se font/feront bien l’avis qu’ils veulent, ça m’est égal je ne les connais pas non plus et les langues de pute diront toujours ce qu’elles veulent pour mieux dormir. D’ailleurs croyez tout! Tout est vrai 😛 .
J’espère que ces petits tips vous seront utiles si vous en avez besoin. Prenez soin de vous, cœur sur vos culs.

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